Catégories : Rencontres BDSM Facesitting lèche
il y a 4 ans
J’arrive un peu essoufflé devant la porte. Les trois étages grimpés au pas de course après la traversée de Paris en vélo m’ont donné chaud. J’avoue que, comme à mon habitude, je n’étais pas super à l’heure en partant de chez moi, la faute à une partie en réseau sur ma PS4 qui s’est un poil éternisée. Je sniffe vite fait mes aisselles et je frappe à la porte. Coralie l’ouvre aussitôt. Elle porte une brassière rose fluo, qui écrase son imposante poitrine et fait ressortir son bronzage aux UV, et un leggings gris souris. Et elle fait visiblement la tronche.
– Tu es en retard.
– Je sais. Pardon.
– Du coup, j’ai lancé une séance. Tu vas devoir patienter.
Je la suis jusqu’à son salon. Sur l’écran de télé, une image figée. Coralie appuie sur le bouton de la télécommande et reprend en main les haltères qu’elle avait laissées sur la table basse. Je soupire en me laissant tomber sur le canapé. Coralie est une fan de fitness. Elle fait minimum une séance journalière, voire deux. Je ne comprends pas cette obsession de l’apparence physique. Ce n’est pas le seul truc que je ne pige pas, chez Coco. À vrai dire, on n’a pas grand-chose en commun, elle et moi. J’ai vite compris qu’il fallait éviter les sujets politiques, la religion, le shopping, la défense de l’environnement, et la plupart des conversations, en gros. À quelques reprises, j’ai tenté d’arranger les choses. Voire de mettre un terme à notre relation. Mais elle soupire en me disant que je me prends trop la tête, que le cul est bon, et qu’on n’a jamais parlé de mariage, hein.
En la regardant se mettre à quatre pattes sur son tapis de yoga pour lancer sa jambe en arrière, je me souviens pourquoi c’est aussi difficile de se barrer. Faut dire ce qui est : ses nombreuses séances lui ont quand même collé un boule de rêve. Je me sens un chouïa con, à lui reluquer le cul, sans un mot, en tâtant vite fait la petite brioche que je sens poindre à l’arrivée de la trentaine. Faudrait que j’arrête les virées au bar et la malbouffe. Elle me dit souvent que je devrais me mettre au sport, que je serais plus sexy sans ma petite bouée. Je lui rétorque que je n’adhère pas au concept de masculinité toxique qui veut qu’un homme, un vrai, se doit de posséder au moins 12 abdos et des pectoraux d’acier. Mais vous voulez que je sois totalement honnête ? J’ai la méga flemme. Le sport, ça me fait mal partout. Et je préfère carrément être avec mes potes ou ma famille qu’utiliser mon temps libre à m’observer dans le miroir d’une salle de muscu.
– T’as pensé aux capotes ?
Ehhhh m e r d e .
Putain, on avait dit que ce coup-ci, c’était à moi de fournir. Mais f o r c é ment, je ne peux pas coller une pâtée à Fifa à un type à l’autre bout du monde et penser à tout. Quel con, quel con, quel con. Parfois, je me collerais des baffes.
– Je m’étais dit qu’on pourrait peut-être sortir. Il fait beau dehors. On peut aller se balader, je t’offre une glace, et on fait un détour à la pharmacie ?
Coralie se retourne et fait des ciseaux face à moi. Son joli petit nez se plisse.
– Je ne mange pas de glace, tu le sais.
Je lui souris, benêt.
– T’as oublié, pas vrai ?
– Ouais.
Elle lève les yeux au ciel.
– Sérieux, t’es gonflant, mec.
D’agacement, elle remet la séance d’abdo-fessier en pause.
– Je peux aller en chercher. Là. Pendant que tu prends une petite douche. Tu ne verras même pas que je suis parti.
– Et faudra encore que je t’attende. Je passe mon temps à t’attendre.
Elle glisse sa main dans son carré blond platine, légèrement humide de transpiration. Puis ses yeux se fixent sur les miens.
– Non, je crois que tu as besoin d’une leçon.
Je déglutis. J’avoue que de la voir se contorsionner dans tous les sens m’a un peu collé la trique, et que, rien qu’à voir son petit sourire, je sais que je ne vais pas aimer la punition. L’autre truc qui fait que je reste avec elle… C’est parce que c’est une petite perverse. Et j’adore ça. Fatalement, quand on est une bombasse pareille, sûre d’elle et de son physique, on se lâche totalement et on s’en fout de ce que les autres peuvent penser quand on propose des trucs qui feraient rougir le commun des m o r t els. Elle est souvent bien plus coquine que je ne le suis. Bien plus que la plupart des nanas que j’ai pu rencontrer. Et avec son endurance physique, baiser avec elle, c’est se taper une tigresse, qui a en plus la souplesse de faire la brouette tonkinoise sur la pointe des orteils avec la tête en bas.
– Hors de question que je touche à ta queue si elle n’est pas emballée. Par contre, toi, tu vas t’occuper de moi.
Elle écarte largement les cuisses et glisse sa main dans son leggings. Alors, je vois ses doigts s’agiter là-dessous. Je souris et tente de m’approcher, mais elle pose son pied sur mon estomac quand je me penche vers elle et me repousse sur le canapé.
– Pas bouger. Il faut que je me mette en condition, d’abord. Tu m’as énervée.
Alors je la regarde. Je n’ose pas mettre la main dans mon jean. Je crois qu’elle veut que je sois juste son esclave sexuel, un eunuque tout dévoué à sa cause. Vu comment j’ai merdé sur les capotes, je peux lui laisser ça. Qui sait, peut-être qu’après un orgasme, elle me laissera filer à la pharmacie pour le deuxième round. J’observe son visage concentré. Ses yeux se troublent, sa bouche s’entrouvre, laissant apparaître des petites dents blanches. Elle gémit doucement, alors que sa main s’agite plus rapidement sur son clito. Je devine qu’elle se fout un doigt ou deux, qu’elle va chercher sa cyprine pour rendre sa branlette plus agréable. Je suis du regard la transpiration perler le long du sillon entre ses seins, les auréoles sous les aisselles. Le sport et le sexe dégage des effluves un peu aigres, dans le petit salon. J’aime ça. J’aime son odeur quand elle s’échauffe. Bizarrement, ça la rend plus humaine, de puer. Moins dans le contrôle. J’ai envie de lécher sa transpiration, de sentir son goût salé sur ma langue. Je souffle à fond.
Cette idée m’a carrément mis à l’étroit dans mon jean, ça en devient douloureux. Elle s’en rend compte et me sourit. La salope. Elle me fait bien payer mon étourderie, je dois l’avouer. Je suis comme un abruti sur mon canapé, alors qu’elle commence à onduler sur son tapis. Je remarque alors que son leggings est trempé, entre ses cuisses, tant elle mouille. Cela forme une tâche plus sombre, aux contours irréguliers, sur le tissu gris clair. Une sorte de test de Rorschach pour allumés du cul. Si je me concentre, que vais-je deviner dans la forme ? Un papillon, une tête de lapin, une grosse queue ? Bordel, je vais exploser dans mon pantalon.
Elle est en face de moi, nue sous son leggings, en train de se doigter et de gigoter, et le pire, c’est que je ne vois pas grand-chose, en définitive. Elle a beau passer sa main sur ses seins, je ne vois pas ses adorables tétons pointer. Elle a beau s’astiquer la praline, je n’ai le droit qu’à une main recouverte d’un pantalon de sport. Elle prend appuie sur ses pieds, relève son bassin, alors que ses épaules restent soudées au tapis et que sa tête va de gauche à droite, de droite à gauche, que son souffle devient de plus en plus court, que ses gémissements augmentent en intensité. Je suis h y p n o t i s é par le spectacle, et elle le sait. Quand enfin elle s’arc-boute avant de se laisser retomber au sol dans un cri, comme une poupée de chiffon désarticulée, j’ai l’impression d’être floué.
– Je croyais que je devais m’occuper de toi ???
Elle éclate de rire.
– C’eut été moins drôle. Vu ta tête, la punition était plus efficace, de cette manière.
Allongée au sol, elle reprend son souffle doucement. Je ne sais pas quoi faire de moi. Si je peux parler, bouger.
– Et maintenant, on fait quoi ?
Coralie se redresse sur ses avant-bras, et me regarde. Ses cernes ont été creusés par l’orgasme, elle a l’air un peu défoncé.
– Toi, tu fais ce que tu veux. Moi, je vais prendre une douche. Et peut-être faire une sieste. Je sors avec les filles, ce soir. T’as qu’à rentrer chez toi.
Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle se redresse. Je la vois quitter la pièce en enlevant sa brassière, qui atterrit sur le tapis de yoga où elle se trouvait trente secondes auparavant.
– Je peux au moins rester jusqu’à ce que mon érection disparaisse, ou bien ???
J’obtiens pour seule réponse le claquement de la porte de la salle de bains. Je regarde le tissu fluo, le tapis, la prof de sport qui est restée figée sur l’écran de la télé. Plus jamais je ne me déplacerai sans au moins une capote sur moi. Plus jamais.
Aurore Baie
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